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Marguerite Duras: l'anticolonialisme d'Un barrage contre le Pacifique - Partie 4. Étude d'Un barrage contre le Pacifique

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Subido el 7 de febrero de 2019 por Slf

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Session de préparation à l'épreuve de Bachibac à propos d'Un barrage contre le Pacifique de Marguerite Duras donnée par Anne-Marie Reboul (UCM).

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Il y a beaucoup, beaucoup d'autres aspects qui sont fascinants dans le roman. 00:00:07
Mais j'ai bien sûr sélectionné les pages les plus représentatives du point de vue de la francophonie, 00:00:12
c'est-à-dire du colonialisme. D'accord ? 00:00:20
Alors, de ce point de vue-là, le personnage qui va nous intéresser le plus, c'est celui de la mère. 00:00:27
Mais avant la mer, je vous propose de découvrir la photocopie que j'ai intitulée « La ville coloniale ». 00:00:34
Vous avez un jeu de photocopie ? Tout le monde a ses photocopies sous les yeux ? 00:00:44
Alors, regardez, on ne va pas le lire ensemble, mais je vais vous donner quelques pistes. 00:00:52
D'accord ? Ce chapitre-là appartient, celui de la ville coloniale, c'est le premier chapitre de la deuxième partie. D'accord ? Premier chapitre de la deuxième partie. 00:01:00
Alors, on sait que l'Empire colonial a fait beaucoup d'efforts dans les grandes villes. C'était la diapositive que j'ai sautée sur Hanoï. 00:01:13
Je ne sais pas si vous avez eu le temps de voir le théâtre d'Hanoï, on dirait l'Opéra Garnier de Paris. 00:01:23
Donc, l'Empire colonial a beaucoup investi dans les grandes villes, à Saigon, bien sûr, à Hanoï, etc. 00:01:30
Et a laissé véritablement son empreinte dans les grandes villes. 00:01:39
Il n'en est pas de même dans les plaines et dans les campagnes et dans la brousse. 00:01:43
Alors ici, c'est le premier chapitre de la deuxième partie. 00:01:50
Est-ce que vous vous souvenez, oui, je suppose, tout le monde, 00:01:54
dans cette structure, dans ce voyage, il y a un départ à la ville. 00:01:58
Pour quelle raison ? 00:02:03
C'est la charnière du roman, c'est ce qui va faire bouger les choses. 00:02:05
C'est le diamant, c'est la bague, d'accord ? 00:02:10
Tout le monde est d'accord ? 00:02:13
Donc, cette bague qu'on a presque extorquée à M. Jau, on va chercher à la vendre et on va rester à la ville parce qu'on n'arrive pas à la vendre, parce que la bague a un défaut. 00:02:14
Elle a un crapaud. 00:02:28
Vous vous souvenez, on n'arrive pas à tirer l'argent qu'on veut ou qu'on voudrait. 00:02:31
Et donc, on reste à la ville. 00:02:36
Bon. Dans cette photocopie sur la ville, je crois qu'il faut essayer donc de voir plusieurs choses. La première, la morphologie de la ville. Et vous pouvez le faire très facilement avec les élèves. 00:02:38
La morphologie de la ville. Par exemple, les premières lignes, c'était une grande ville. Ligne 5, la périphérie du haut quartier. Ligne 8, 9, 10, le centre. Qu'est-ce qui caractérise le centre ? Les buildings, ceci, cela, etc. 00:02:56
Donc, morphologie de la ville, ça, c'est facile à voir avec les élèves. La morphologie de la ville. Il faut essayer, dans tout le texte, dans la deuxième partie aussi, par exemple, deuxième colonne, les trottoirs du haut quartier étaient immenses. 00:03:13
Donc, quelles sont les caractéristiques, quels sont les traits spécifiques de cette ville, d'accord, de cette ville coloniale ? 00:03:31
Il faut essayer de voir aussi quelle est sa composition sociale, d'accord ? 00:03:40
Vous pouvez essayer de voir, vous allez voir qu'il y a surtout dans cette ville et dans toutes les villes coloniales, une ségrégation. 00:03:50
Donc, ségrégation spatiale et ségrégation sociale. Regardez par exemple, au tout début, dans la ville, il y avait deux villes dans cette ville, la blanche et l'autre. Et dans la ville blanche, il y avait encore des différences. 00:04:01
on n'avait pas les textes 00:04:22
mais il y en a 00:04:24
il y en a d'autres textes 00:04:26
essayez de vous voir 00:04:27
oui il reste beaucoup de 00:04:29
de photocopies 00:04:31
donc 00:04:33
voir en détail 00:04:34
dans tout le texte 00:04:37
cette ségrégation 00:04:38
sociale je répète 00:04:41
et spatiale les deux choses 00:04:43
par exemple dans la deuxième 00:04:45
colonne dans le haut quartier 00:04:47
n'habitaient que les blancs qui avaient fait 00:04:49
fortune. Même les colons sont séparés selon la richesse. Par exemple, aussi au milieu 00:04:51
de la deuxième colonne, autour de la ligne 18-19, seuls les garçons de café étaient 00:05:04
encore indigènes. On est dans le beau quartier, le quartier des gens qui ont réussi. Les 00:05:09
garçons de café étaient indigènes, mais déguisés en blanc. Toute cette partie est 00:05:16
à lire avec beaucoup d'attention. Ils avaient été mis dans des smokings, de même qu'auprès 00:05:21
d'eux, les palmiers des terrasses étaient en pot. Vous remarquez l'analogie ? Les garçons 00:05:29
de café, ça va devenir des garçons en pot. Regardez la ligne 23-24. Et les garçons en 00:05:36
peau et en smoky, il y a toujours beaucoup d'humour, beaucoup d'ironie. Donc à lire 00:05:44
d'une manière très spécifique, vous retrouverez toute cette ségrégation. Ou par exemple 00:05:51
encore à la ligne 31, la race blanche pouvait se donner dans une paix sans mélange. Alors 00:06:00
je vous en signale quelques-unes, mais à vous de découvrir tout ça. Donc inégalité 00:06:07
fondamentale dans la ville, d'accord ? Autre chose à voir, voir comment cette ville, sa 00:06:13
disposition, etc., affiche un ordre politique. Donc il faut essayer de retrouver, je vous 00:06:20
en signale quelques phrases, c'est-à-dire cette mise en scène du pouvoir, donc cette 00:06:30
ordonnance politique. Regardez par exemple dans la deuxième colonne, les trottoirs du haut quartier étaient immenses, un espace orgiaque, inutile, était offert aux pas négligents, dépuissants, au repos. 00:06:39
Donc, vous voyez comment la manière de la configuration de la ville va être une traduction du pouvoir et du pouvoir politique. 00:06:59
Ou bien, un petit peu plus bas, on a vu plus ou moins ce qu'il se réfère, plus bas, à la ligne 33 encore, 00:07:15
Les magasins de cette rue ne vendaient rien d'utilitaire. L'argent même ici devait ne servir à rien. Il ne fallait pas que la richesse des Blancs leur pèse. Tout y était noblesse. 00:07:32
Donc, voir tous ces aspects-là. Voir quelque chose qui est intéressant aussi, c'est les espaces de sociabilité dans cette ville. Et c'est tout ce qui tourne autour du deuxième grand paragraphe de la deuxième colonne. 00:07:49
Les cafés, tout ce qui tourne autour des cafés. Tout ce paragraphe, il faut essayer d'en extraire le rituel. Quel est le rituel des colons ? Les colons qui sont dans des moments de repos, de plaisir. 00:08:10
comment ils veulent se montrer, etc. 00:08:32
Plus intéressant encore, me semble être, 00:08:36
cette nouvelle culture qui est mise en place dans la grande ville. 00:08:40
Regardez, là, ça sera essentiellement tout le deuxième paragraphe de la première colonne. 00:08:45
La culture qui est mise en place. 00:08:52
Ça mérite véritablement d'être vu d'une manière précise. 00:08:54
Les quartiers blancs étaient toujours d'une impeccable propreté. 00:08:59
Les blancs aussi étaient très propres. 00:09:06
Dès qu'ils arrivaient, ils apprenaient à se baigner tous les jours, 00:09:09
comme on fait des petits-enfants, et à s'habiller de l'uniforme colonial, 00:09:15
du costume blanc, couleur d'immunité et d'innocence. 00:09:21
Dès lors, les premiers pas étaient faits, la distance augmentait d'autant, la différence première était multipliée, blanc sur blanc, entre eux et les autres, qui se nettoyaient avec la pluie du ciel et les oeufs limoneuses des fleuves et des rivières. 00:09:29
Le blanc est en effet extrêmement salissant. Aussi les blancs se découvraient-ils du jour au lendemain plus blancs que jamais, baignés neuf siestants à l'ombre de leur villa. Grand fauve, c'est à voir tranquillement la métaphore, métaphore filée pour le blanc, la propreté, etc. 00:09:47
Et cette métaphore finale, grand fauve, c'est colon, à la robe fragile. C'est impressionnant. Donc, vous avez là, il faut voir, à partir de cette page par exemple, vraiment comment les lieux sont le reflet de la colonisation, 00:10:08
de la conception derrière cette colonisation des rapports entre les colons et les colonisés, ou les colonisateurs et les colonisés. 00:10:30
Alors, Duras parle beaucoup des petits blancs, dans le texte vous avez rencontré sans doute l'expression à plusieurs reprises, les petits blancs, c'est qui les petits blancs ? Ce sont ceux qui n'ont pas réussi, ce sont ceux qui n'ont pas fait fortune, c'est-à-dire la famille dont il est question. 00:10:43
La mère et les trois enfants, ce sont les petits blancs, qui sont presque dans une situation similaire aux indigènes. Alors il faut voir aussi dans toute cette page l'ironie, il y a une ironie mordante. 00:11:05
A plusieurs reprises, on a vu certaines phrases, par exemple pour les garçons en peau, pour la mesure, l'espace orgiaque, etc. 00:11:19
Du début, vous pouvez le découvrir sans aucun problème. 00:11:32
je crois que cette page 00:11:37
est significative 00:11:41
pour voir à travailler 00:11:43
aussi en fonction 00:11:45
de tout ce que la France a laissé 00:11:46
dans les grandes villes 00:11:48
je signalais cet opéra 00:11:50
qui ressemble, qui donne l'impression 00:11:53
d'être l'opéra garnier 00:11:55
à Paris 00:11:57
bon, ça, ça serait la première page 00:11:57
la deuxième page 00:11:59
et la troisième 00:12:01
ce sont celles qui me semblent 00:12:02
les plus intéressantes 00:12:05
pour découvrir le personnage de la mer. 00:12:06
Alors, la mer dans la quête de la mer. 00:12:13
La quête de la mer, vous avez ça sous les yeux. 00:12:17
Ici, ce texte appartient au deuxième chapitre de la première partie. 00:12:21
Deuxième chapitre de la première partie. 00:12:28
Je vous le signale parce que vous n'avez peut-être pas la même édition. 00:12:30
et tout ce retour en arrière 00:12:34
sur la mer 00:12:40
et les barrages 00:12:43
l'histoire des barrages 00:12:45
va se faire dans le contexte 00:12:47
vous vous en souvenez peut-être 00:12:49
du grand fourrir 00:12:51
il y a un moment donné dans ce chapitre entier 00:12:52
pendant des pages et des pages 00:12:56
Joseph, Suzanne et la mer 00:12:58
tous les trois 00:13:02
C'est le grand fou rire face à leur histoire. La grande moquerie. Cette histoire qui est le grand malheur. Mais c'est aussi la grande rigolade. C'est une phrase même du texte. Le grand malheur et la grande rigolade, c'est l'histoire des barrages. 00:13:03
Alors, ça c'est un véritable modèle, cette page. Vous devez travailler sur cette page pour mettre en évidence, ou faire mettre en évidence à vos élèves à quel point il s'agit véritablement d'un discours politique, programmatique. 00:13:25
vous avez ce qui est intéressant de voir tout d'abord 00:13:44
premièrement peut-être en profiter pour revenir sur 00:13:52
les raisons qui ont poussé la mer à partir aux colonies 00:13:57
vous avez peut-être ça en tête 00:14:02
ce sont les affiches de la propagande coloniale 00:14:04
ce sont aussi les romans de Pierre Lottie etc 00:14:08
Donc, vous revenez un petit peu sur tous ces aspects-là. Et puis après, il faut voir avec les élèves à quel point l'explication du projet et le projet en lui-même est intelligent et comment elle a prévu tous les aspects du projet. 00:14:11
Depuis le début, comment trouver les matériaux pour construire ces barrages, jusqu'à la fin, c'est-à-dire après, comment répartir les gains. 00:14:29
Elle passe ses nuits à écrire et à écrire. 00:14:42
Donc, tout est prévu. 00:14:45
L'explication du projet, ce qui est intéressant de voir, c'est son intuition et son intelligence. 00:14:47
Vous savez que, bon, le roman se situe dans les années 1930, mais nous savons aujourd'hui que quelque chose de similaire a été fait au Vietnam en 2009. 00:14:54
Ça c'est l'édition de Gilles Philippe dans la Pléiade, elle l'explique assez bien. 00:15:09
Aujourd'hui, on est arrivé à faire ce qu'elle avait prévu, cette femme avait prévu au début du XXe siècle. 00:15:17
Donc son projet n'était pas si fou. 00:15:26
Son projet n'était pas si fou. 00:15:30
Bien qu'on la traite de folle d'une manière constante presque dans ce texte, enfin ses enfants. 00:15:32
Alors, ce qu'il est, je répète, il est intéressant de voir, c'est le savoir-faire de la mère, ce savoir-faire, regardez, d'une part, le texte commence par l'appel de la mère, les premières cinq phrases là, tous les hommes des villages voisins étaient venus parce qu'elle les avait fait appeler par, en quelque sorte, un délégué. 00:15:39
Ensuite, comment elle procède ? L'explication sommaire de son projet dans les lignes 5, 6, 7. La surprise des paysans, bien sûr, sont étonnés parce qu'on leur parle de faire des barrages contre le Pacifique, ça va en contre de ce qu'ils ont connu depuis des millénaires. 00:16:04
C'est ce qu'on nous explique dans les lignes 10, 11. L'étonnement, on leur parle de dompter l'océan. La mer envahissait depuis des millénaires la plaine. Ils n'auraient jamais imaginé qu'on pût l'empêcher de le faire. 00:16:25
Donc, voir un peu la surprise. Passage suivant, comment elle va s'y prendre à plusieurs reprises. Elle va rappeler et au fur et à mesure, elle va avoir la foule autour d'elle parce qu'ils vont venir regarder, selon nous dit, lignes 15 et 16, chaque fois en plus grand nombre. 00:16:45
Donc, elle a une parole qui est aisée. Elle arrive à convaincre. Et les paysans vont venir écouter et voir ce qu'elle propose. 00:17:06
Ensuite, c'est la description précise du projet. Ligne 20, 21, elle savait où on pouvait se procurer les palétuviers. 00:17:17
Et elle savait les frais que ça représenterait, ligne 24, 25. Elle fait naître un espoir inouï. Et vous allez le découvrir de la ligne 25 à la ligne 30. 00:17:29
elle va surtout 00:17:44
dans cet espoir inouï qu'elle va générer 00:17:48
elle va faire sortir tous ces paysans 00:17:51
de leur torpeur millénaire 00:17:54
donc ça vous le voyez bien 00:17:56
avec les élèves 00:18:00
vous essayez de montrer à quel point 00:18:01
elle a cette aptitude à convoquer 00:18:05
à convaincre, elle a donc une parole 00:18:08
pédagogique, elle arrive 00:18:11
a rattaché tout le monde à son projet. 00:18:13
Elle a une parole de conviction. 00:18:19
Vous pouvez aussi découvrir 00:18:22
qu'elle poursuit un objectif véritablement économique. 00:18:25
Sa vision est économique et elle va détailler. 00:18:32
C'est dans la première partie de la deuxième colonne. 00:18:35
Elle est dans l'esprit de Jules Ferry. 00:18:39
L'esprit colonial de Jules Ferry. On l'appelle la désespérée de l'espoir parce qu'elle va constamment vouloir recommencer ses barrages. 00:18:42
Regardez Ligne par exemple 00:18:58
dans la deuxième colonne 00:19:02
à partir de la ligne 10 00:19:05
pendant la période d'attente 00:19:07
que la mère avait vécu l'espoir de sa vie 00:19:09
le texte la caractérise à plusieurs reprises 00:19:13
de désespérer de l'espoir 00:19:19
toutes ces nuits elle les passa à rédiger 00:19:21
et à améliorer la rédaction des conditions 00:19:25
de la future participation. 00:19:28
Vous voyez, tout y est. 00:19:31
Même l'après. 00:19:35
Une fois que les barrages seront là 00:19:38
et qu'on aura gagné du terrain sur le Pacifique, 00:19:40
comment on va se répartir les gains ? 00:19:45
Elle pense à tout. 00:19:48
Ça, c'est une dimension qui est omniprésente aussi. 00:19:50
Cette écriture, ces contes, elle est toujours oubliée. 00:19:53
Tous les soirs, elle passe ses nuits 00:19:56
à écrire, à faire des comptes, elle attache beaucoup d'importance à l'orthographe aussi, par rapport à ses enfants, etc. 00:19:58
Il faut signaler aussi, et vous le retrouverez dans le texte, la générosité de la mère. 00:20:08
C'est dans les lignes, par exemple, 24, 25, une fois son village construit, la mère y installa trois familles, 00:20:15
leur donnavurie, des barres, de quoi vivre, jusqu'à la récolte. Sa générosité, vous la voyez aussi à la fin de la deuxième colonne, regardez dans les lignes, le soir, le tout dernier paragraphe, 00:20:22
Le soir, parfois, la mère faisait distribuer de la quinine et du tabac aux paysans. Elle arrive à une complicité aussi avec ces paysans. Donc, on voit bien ce côté humanitaire aussi dans cette page. Vous pouvez, vous devez essayer de la mettre en relief avec les élèves. 00:20:40
Pour la mère, un monde meilleur est possible. Un monde meilleur est possible. Et elle va véritablement mettre en place une mission qui est une mission civilisatrice, qui était la mission de la République française. 00:21:05
Après, dans les faits, ça s'est déroulé autrement. 00:21:24
Mais à l'origine, les discours de Jules Ferry, c'était ça, cette mission civilisatrice de la France. 00:21:28
Donc là, vous pouvez mettre en place, c'est un vrai discours politique, un vrai programme, où tout est conçu. 00:21:37
C'est dans cette page que vous le mettrez en évidence. 00:21:46
Dans la troisième photocopie, ce que vous allez pouvoir, alors là j'ai choisi ces deux pages, mais vous pouvez choisir d'autres pages, c'est tout le chapitre 14 de la deuxième partie. 00:21:50
C'est la dernière lettre de la mère. Cette lettre, elle est très longue, elle a 7, 8 ou 9 pages, ça dépend des éditions. 00:22:07
C'est une sorte de testament. Cette lettre ne sera jamais envoyée. Joseph la garde. Joseph a intercepté cette lettre, il va la garder comme un testament et il va la donner à lire à sa soeur. 00:22:15
C'est là la découverte de sa sœur, sa sœur qui lit la dernière lettre de la mère. 00:22:36
Et dans cette, vous allez voir dans ce passage, dans cette lettre, tout le mécanisme colonial. 00:22:45
Je répète, vous pouvez choisir, c'est peut-être pas, ça c'est la fin presque de la lettre. 00:22:56
Mais ce qui est intéressant, c'est de voir comment elle démonte tout le mécanisme colonial, ce que, à plusieurs reprises, on nous appelle le grand vampirisme colonial. 00:23:01
Ça, c'est une expression qui revient aussi à plusieurs reprises dans le texte et pas simplement dans la lettre. 00:23:21
Le grand vampirisme colonial. Le premier scandale, c'est de prendre les terres qui appartiennent aux paysans parce qu'ils n'ont pas de titre de propriété. Vous lirez tout ce qui est en rapport avec le titre de propriété autour des lignes 35, 36, 37. C'est intéressant. 00:23:27
Ça, c'est le premier scandale. Le deuxième scandale, c'est que ces terrains qu'ils ont pris aux paysans parce qu'ils n'ont pas de titre, bien sûr, parce qu'ils étaient installés depuis des millénaires sur ces terres, 00:23:53
ces terrains vont être vendus. Vont être vendus sous condition en plus. Il faut faire fructifier ces terres parce que si on n'arrive pas à les faire fructifier, elles vont être reprises. 00:24:04
C'est ce qui lui arrive à la mer. C'est le grand scandale. C'est le deuxième grand scandale. Le troisième scandale, c'est qu'on vend des terres que l'on sait incultivables et donc qu'on ne peut pas faire fructifier. Et ainsi de suite. Les terres de la mer sont incultivables. 00:24:17
alors l'objet de la lettre 00:24:39
c'est de montrer 00:24:44
qu'elle veut continuer 00:24:46
elle veut qu'on lui donne 00:24:47
une petite parcelle supplémentaire 00:24:49
elle veut continuer à dresser des barrages 00:24:51
tout à l'heure on parlait de cet aspect 00:24:53
désespéré de l'espoir 00:24:55
elle veut aboutir 00:24:57
pour elle il n'y a pas de vie 00:24:59
en dehors de la concession 00:25:02
en dehors de 00:25:04
de ses terres 00:25:05
je vois que 00:25:07
Il faudrait se dépêcher, parce qu'on arrive presque à midi. 00:25:10
Écoutez, véritablement, vous choisirez les pages que vous voudrez, 00:25:20
mais ce portrait de la mère est absolument fascinant, mais fascinant. 00:25:24
Il est complexe, parce que les enfants la traitent de folle, 00:25:30
mais les enfants l'adorent en même temps. 00:25:35
C'est une femme, c'est le portrait du colon qui devait être en train d'une vraie mission pour améliorer les choses. 00:25:37
Elle est en lutte permanente cette femme, elle ne cède jamais, elle a une volonté qui est inébranlable. 00:25:51
Et vous arrivez à la mettre en évidence en lisant un petit peu à la loupe simplement ces pages-là. Et dans cette page, vous arriverez à voir à quel point, et il y a d'autres moments dans le roman aussi, elle attise le feu de la rébellion chez les paysans. 00:26:00
C'est pour ça que j'ai choisi la fin de la lettre, parce que la menace devient de plus en plus claire. Elle veut inciter les paysans à tuer les colons. 00:26:17
elle était prise de justice sociale 00:26:33
tout ça, ça se lit très très bien 00:26:39
la menace devient très claire 00:26:41
dans les deux derniers paragraphes 00:26:44
de la deuxième colonne 00:26:45
et elle attise en quelque sorte 00:26:47
ce feu révolutionnaire 00:26:53
alors je vous ai noté 00:26:56
en bibliographie 00:27:00
le film, un film, 00:27:03
l'un des derniers films intéressants sur le barrage 00:27:04
où là, on passe à l'acte 00:27:07
de la révolution 00:27:09
véritablement avec des événements 00:27:10
plus tragiques encore. 00:27:12
Donc il y aurait une comparaison peut-être à faire. 00:27:14
Vite, vite, deux mots sur 00:27:17
les deux derniers textes. 00:27:18
Les derniers textes 00:27:21
avec les élèves, vous devriez 00:27:23
pouvoir travailler à merveille. 00:27:25
Ce sont deux textes qui concernent 00:27:26
la misère. La misère qui est véritablement incarnée dans ce tableau terrible des enfants. 00:27:28
Dans le premier, alors celui-ci appartient au chapitre 6 de la première partie. Il faut 00:27:39
essayer de faire avec les élèves la description objective d'une part. Comment vivent les 00:27:50
enfants. Description objective. Ils sont en nombre inouïs. Dans les phrases 7, 8, etc. 00:27:57
Ils ont faim. Ils sont livrés à eux-mêmes. Dans la première colonne, attentivement, 00:28:06
si vous le lisez, le dernier paragraphe, vous allez voir tout ça. Il y a deux aspects à 00:28:17
souligner la nourriture, comment on leur transmet la nourriture, c'est dans le dernier paragraphe, 00:28:23
la mère qui mâche tout d'abord les choses avant de les donner à leur enfant, et puis 00:28:30
l'enterrement, l'enterrement des enfants, on nous en parle, cet épisode, on nous l'évoque 00:28:37
au moins à trois ou quatre reprises dans le roman. Ici, vous en avez une, on l'enterre, 00:28:42
c'est à quel endroit, d'une manière terrible, le père met l'enfant dans le sol et avec le pied et écrase la terre. 00:28:50
Vous devez avoir le souvenir de cette sépulture, regardez les premières lignes de la deuxième colonne. 00:29:01
Il en mourait tellement qu'on ne les pleurait plus et que depuis longtemps déjà, on ne leur faisait pas de sépulture. 00:29:08
Simplement, en rentrant du travail, le père creusait un petit trou dans la case et il y couchait son enfant mort, etc. 00:29:16
Mais vous le retrouverez cet épisode, d'ailleurs dans la deuxième photocopie aussi, à plusieurs reprises. 00:29:21
Donc, voir tout d'abord la description objective des enfants, qui est terrible, leurs conditions d'habitabilité, etc. 00:29:28
La deuxième description, c'est la description métaphorique des enfants, avec cette analogie entre les enfants et les phénomènes naturels. 00:29:36
Vous trouvez ça par exemple dans les deux colonnes, mais par exemple dans la première colonne, il en était de ces enfants comme des pluies, des fruits, des inondations. 00:29:49
Donc, vous remarquez cette analogie des pluies, des fruits, des inondations. Les enfants arrivaient par marée régulière. À la fin de ce même paragraphe, cela continuait régulièrement à un rythme végétal, comme si d'une longue et profonde respiration. 00:30:00
Là aussi, la métaphore filée, dans ce texte, très fréquemment, vous avez une métaphore qui se poursuit comme ça, 00:30:26
et cette analogie du discours rhétorique qui fait des enfants un produit naturel, comme les plantes, etc. 00:30:33
Vous trouvez la même chose dans la deuxième colonne. 00:30:42
Regardez autour de la ligne, ça doit être la ligne 12, 10, 12. 00:30:47
Les enfants retournaient simplement à la terre comme les mangues sauvages des hauteurs, comme les mangues sauvages des hauteurs, comme les petits singes de l'embouchure d'Urak. C'est impressionnant. 00:30:50
Donc, description métaphorique des enfants et cette analogie qui est poursuivie dans toutes les pages qui se réfèrent aux enfants. 00:31:07
Il faudrait voir aussi les ravages de cette misère sur les enfants, les plus inoffensifs. 00:31:17
Par exemple, alors là, c'est assez terrible aussi, regardez à la ligne 9, 10, qu'est-ce qui leur arrive ? 00:31:26
Ils mourraient surtout de choléra. 00:31:34
Beaucoup plus bas, ligne 18 à peu près, d'autres se noyaient, d'autres mourraient d'insolation, 00:31:37
d'autres s'emplissaient des mêmes vers que les chiens errants et mourraient étouffés. 00:31:44
Il fallait qu'ils meurent, il fallait bien qu'ils en meurent, on nous dit, 00:31:52
à la fin de cette colonne, sinon on les aurait donnés aux chiens. 00:31:56
folie 00:32:01
il aurait fallu le temps 00:32:03
ou peut-être même aux tigres 00:32:06
mais à savoir, regardez la ligne 34 00:32:08
les tigres eux-mêmes 00:32:11
auraient peut-être fini par ne plus 00:32:12
en vouloir 00:32:14
donc c'est terrible 00:32:15
la misère des enfants est terrible 00:32:17
et pour finir 00:32:20
du moins cet aspect là 00:32:22
la misère des enfants 00:32:24
dans la deuxième photocopie 00:32:26
vous arrivez à mettre en évidence 00:32:28
l'engagement de Duras qui va bien au-delà de la misère de l'Indochine et qui évoque, c'est tout le paragraphe central de la première colonne, qui évoque la misère du monde. Regardez autour de la ligne 20, il en mourrait sans doute partout, dans le Mississippi, dans l'Amazon, la Manchourie, le Soudan, etc. 00:32:30
C'est le scandale du monde. D'accord ? Bon, voilà pour ça. Simplement, deux aspects à souligner pour les sujets de réflexion. Bien évidemment, il faudrait travailler davantage. Je passe sur les conclusions avec les élèves. Peut-être que vous n'en avez pas beaucoup besoin, comme roman engagé, comme roman de la mer, comme roman d'apprentissage. Il faudrait voir tous ces aspects-là. 00:32:52
Bon. Un roman aussi sur l'importance du cinéma que nous n'avons même pas touché. C'est au cinéma qu'elle découvre la vraie vie, l'amour, etc. Bon. Par contre, deux peut-être sujets ou trois sujets de réflexion pour vos essais qui me semblent importants. 00:33:19
d'une part cette misère. Je crois que la misère, ça pourrait être une question, 00:33:39
dans quelle mesure les littératures francophones évoquent la misère du monde, celle qui reste 00:33:46
à être révélée. Donc ça, ça pourrait être intéressant. Le deuxième sujet, il 00:33:54
me semble, sur lequel il faudrait réfléchir, ce sont les différentes formes de la violence. 00:34:01
La violence, et ça, ça pourrait réunir Tahar et Duras. La violence sur l'identité, la violence sur les enfants, sur les colonisés. 00:34:06
et vous pourriez aussi 00:34:23
travailler ça avec des tableaux 00:34:26
il y a beaucoup de tableaux qui évoquent 00:34:27
la violence 00:34:30
il est inutile d'en signaler 00:34:30
puisque vous les connaissez 00:34:34
depuis Picasso 00:34:36
ou Boya 00:34:37
donc les différentes 00:34:39
formes que peuvent prendre 00:34:42
la violence et puis aussi 00:34:44
le rapport des parents 00:34:46
aux enfants ou le rapport des enfants 00:34:47
le roman du barrage 00:34:50
C'est le roman de la mère. Mais peut-être qu'on pourrait établir aussi des rapports avec Tar Ben Jeloun pour ce qui est précisément du rapport. Son problème d'identité dérive de son rapport à ses parents. 00:34:52
Là, il est plus difficile de trouver des tableaux. J'avais préparé quelques tableaux, on n'a pas eu le temps. Je vous propose, si vous vouliez travailler sur les tableaux, de travailler sur Greuze, Jean-Baptiste Greuze, le peintre Greuze du XVIIIe siècle, 00:35:07
qui évoque beaucoup la famille bourgeoise et qui évoque le rapport, le fils puni, l'accordé du village. 00:35:28
C'est un autre rapport des parents aux enfants. 00:35:38
Donc ça, ça peut être intéressant. 00:35:42
Et puis, bon, il y aurait beaucoup d'autres choses, il aurait été bon de pouvoir en parler ensemble, 00:35:45
mais on n'aurait pas fini 00:35:54
et on ne finirait pas sans doute 00:35:56
dans l'immédiat non plus 00:35:58
donc je vous remercie pour votre attention 00:36:00
et si le gaz écharpe tout à l'heure 00:36:02
vous voulez me poser des questions 00:36:04
je serai là disponible 00:36:06
et disposée à vous répondre 00:36:09
voilà, merci bien 00:36:11
Idioma/s:
fr
Materias:
Francés
Autor/es:
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Subido por:
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Fecha:
7 de febrero de 2019 - 12:34
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Público
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EST ADMI DIRECCION GENERAL DE INNOVACIÓN, BECAS Y AYUDAS A LA EDUCACIÓN
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